jeudi 31 mai 2012

A ciao bonsoir !

Il est l’heure de quitter la ferme "Dalmore" d’Emilie, de Daniel, et de leurs jumeaux de leur surnoms Nathy et Olly. J’ai eu un peu de mal à trouver ma destination suivante, car la plupart des fermes de répondent malheureusement pas aux requêtes envoyées par e-mail. Mais il y a quelques jours, Emilie et Dan m’ont garanti que je pouvais rester aussi longtemps que nécessaire jusqu’à ce que je trouve une autre exploitation agricole où me rendre… Il faut dire que l’appréciation qu’ils ont aimablement rédigé à mon égard sur le site internet qui nous a mis en relation est plutôt élogieuse. Sympa de leur part, ça change des appréciations que pouvaient me donner les prof au lycée, surtout celles d’Eliane Labute !!! « Menier tu fais quoi ? ». Bref, voilà qui devrait faciliter ma recherche de fermes à l’avenir.

Beaucoup de choses vont me manquer suite à ce mois passé ici. Travailler ici et partager les dîners avec la famille ont été une bonne expérience culturelle. Emilie, polyglotte, a grandi à Washington DC, puis en Equateur, puis en France, elle a voyagé et travaillé un peu partout sur la planète, entre membre d’une ONG en Afrique, journaliste au Rwanda, et prof de yoga aux USA et en Australie ; et je préfère ne pas compter les voyages touristiques, tellement ils sont nombreux. Sa mère travaille à un poste à haute responsabilité à l’OMS, son père est retraité en France de la Banque Mondiale, et un de ses grands pères était ambassadeur des Etats-Unis, pô trop mal tu vois… Quant à Dan il a immigré depuis les Pays de Galles à l’âge de 8 ans. Il est motivé à 200% par sa nouvelle vie dans la ferme, et ouvert à d’autres cultures (ce qui n’est pas toujours évident pour certains australiens il faut bien le dire ; comme partout je suppose) ; tout ceci a participé à une bonne ambiance. Tout au long des journées de ce mois de Mai, l’atmosphère était plaisante et chaleureuse. Et même si le beau temps joue beaucoup dans ce ressenti, je reste persuadé que cette ferme était comme un petit endroit de paradis, avec sa flore native d’Australie (ou non), ses chevaux, son poney, ses taureaux, ses oies, ses canards, ses cochons, ses moutons, la multitude d’oiseaux colorés volant d’arbre en arbre au dessus de nos têtes, ses couchers de soleil incroyables, etc. Je n'ai malheureusement pas réussi à photographier de mâles oiseaux bleus vifs, ni ces oiseaux à la gorge rouge vif ; cependant je vous partage une petite vidéo des Kookaburras :




Je me souviendrai toujours de la température qu’il faisait un matin au réveil, dans la caravane, 1°C ! Plus une seule goutte d’eau pour faire la vaisselle car gelée. Cette intense sensation les jours où cette fraîcheur polaire guettait mon lever au dessus de la couverture, de la couette et de la 2e couverture. Ces jours aussi où je me faisais réveiller par le chants des Kookaburras hilarants (la première fois, je me suis demandé quel oiseau pouvait avoir un chant ressemblant autant au cri d’un singe !) ; ou encore rien de plus plaisant que de sortir de la caravane avec un bon café chaud entre les mains (mais pas avant 8h, faut pas pousser Mémé dans les orties hein), et faire face, tout comme les deux alpagas non tondus, aux rayons du soleil levant traversant le brouillard épais du matin. Je me souviendrai aussi du bon goût des légumes composés en salade, dont une partie n'a pas été récoltée à temps, et qui m’a par conséquent permis de participer à la refonte des bacs pour semer d’autres légumes de saison ; pour l'heure quelques poules résident temporairement dans ces bacs dans le but de labourer le tout et retirer les éventuelles graines. Ces légumes qui accompagnaient les viandes cuitent au BBQ quasi quotidiens, bœufs et poulets élevés au grand air (free range), de préférence, miam (yumee) ! Je me souviendrai aussi des léchouilles de ces trois beaux toutous adoptés nommés Randy, Ruby et Ben, qui se battaient pour savoir lequel d’entre eux donne le plus d’affection à cette famille. Un bon bain leur ferait du bien, soit dit en passant, car voilà plus d’un an qu’ils n’ont pas été lavés, je peux vous assurer qu’ils sentent bien le chien. Et que dire de toutes les plates-bandes, refaites, autour de la maison, avec ces centaines de bulbes et de graines plantés, c’est sympa de jardiner en grand, au milieu des oiseaux intrigués de savoir ce qu’ils auront au menu d’ici quelques semaines ou mois ! Il faudra installer des grillages (idée pour occuper les prochains renforts « woofeurs » de la ferme). Je me souviendrai aussi du châssis de la caravane, tellement Dan et moi y avons passé de temps pour le poncer et le peindre ; mais ça en valait la peine : le rendu est plutôt réussi ! j’ai aussi poncé une partie des quatre grands réservoirs à essence ainsi que la carcasse métallique du hangar « partagé » (sharing shed) ; alors pourquoi sharing shed ? Parce que ce hangar sert à la fois aux leçons de yoga de madame, aux entraînements de batterie de monsieur, à un espace pour le snooker, à un espace gym/muscu, et au stockage de diverses choses dont des quantités astronomiques de nourriture. Ah oui alors, pour la petite histoire, ces quantités de nourriture contenues dans des seaux scellés ont été accumulées juste avant le passage à l’an 2000 par le père d’Emilie qui habitait alors dans cette ferme avant eux, en précaution des conséquences du bug de l’an 2000. Il pensait, visiblement sincèrement, que le bug informatique annoncé priverait la population de tout, dont les besoins les plus simples : la nourriture. On peut trouver encore aujourd’hui du grain et du riz en quantité, des conserves en tout genre qui se conservent longtemps de préférence, mais périmées depuis tout ce temps. Après coup, ça fait sourire c’est sûr, mais avec tout le tintamarre que la presse a pu faire à cette période, il suffisait d’un zeste de prudence pour jouer à la fourmi ! Aujourd’hui, les seaux sont déversés un à un, jour après jour, dans les enclos des poules et des cochons, qui adorent ça !

Dan a acheté un bouquin cette semaine : « The self sufficiency » (l’auto-suffisance) ou comment faire pour vivre avec le moins de dépenses financières possibles. Je ne l’ai parcouru que rapidement, mais j’ai pu apercevoir certains nouveaux concepts vraiment intéressants, d’autres à la mode aujourd’hui, ou oubliés. Bien sûr, il faut piocher les bonnes idées, car il n’est pas possible de tout mettre en œuvre, mais dans une ferme bio (organic farm), loin de toute ville, il y a un intérêt certain. Je suis déjà impressionné par les solutions mises en place sur cette exploitation depuis des années : 100% de l’eau utilisée et bue provient des conteneurs stockant l’eau de pluie, deux gros poêles chauffent la maison et l’eau avec le bois du bush local, en complément de l’électricité produite par les panneaux solaires et éolienne (bon, une des batteries stockant l’énergie est en panne, alors en attendant de la remplacer, un peu d’électricité provient de la ville pour les appareils électriques). Les trois cochons sont le début d’un élevage à plus grande échelle qui ne servira à priori qu’aux besoins alimentaires de la ferme, idem pour les oies, canards et poules/coqs qui sont déjà une quinzaine chacun. Même en sachant que ça pourrait lui prendre trente ans pour atteindre son objectif,  Dan est ultra motivé. Il met de l’ardeur et de la passion dans son travail tous les jours.

Trente huit, c’est le nombre de jours passés, depuis mi-avril et jusqu’à aujourd’hui, dans les fermes (biologiques de préférence, mais il me semble que les fermes non-bio fonctionnent aussi pour l’extension du visa). Il me reste donc cinquante jours à effectuer, pour le moment je peux dire que ça avance à un bon rythme, et ce n’est pas pour m’en déplaire, car au moins je ne perds pas mon temps, et ça fait partie de la découverte d’une partie des régions excentrées de l’Australie où je souhaitais me rendre. Je verrai dès demain à quoi ressemble la prochaine ferme où je vais me rendre. Je sais déjà qu’elle est beaucoup plus modeste, l’élevage est composé de 8 alpagas et de 5 chevaux, comparés aux 300 moutons et autres bestiaux d’ici, je pense que le décor va changer.

Emilie et Dan. Je vous souhaite de bonnes vacances en France, dans la maison de famille à côté d’Annecy. J'ai passé un mois extraordinaire en votre compagnie. Le travail ici a été un véritable plaisir. Merci pour tout, je me souviendrai toujours de la ferme Dalmore, soyez-en sûr ! A bientôt j'espère !

 

dimanche 6 mai 2012

Thomas à la ferme

Salut tout le monde ! Hi everyone! Comment ça va ? How is it going?

Après la semaine fort sympathique passée auprès de la famille de Troy et d'Heidi, me voici dans l'exploitation agricole de Dan et d'Emilie. Et comme le hasard peut parfois paraître étonnant, celle-ci se trouve à seulement à 5 km de la précédente ! Toujours sur la commune de Bridgetown au sud de Perth, mais à 17 km du bourg, dans un coin bien perdu. L'exploitation s'étend sur environ 80 hectares, et est principalement composée d'un élevage de moutons (70 agneaux de moins de deux ans, 80 femelles, 50 mâles). On peut également y trouver deux alpagas bien épais, en totale liberté, curieux de tout, mais de pas trop prêt, je pourrais mordre ! Trois toutous (deux golden retrievers et un labrador) sont toujours aux alentours à chercher un pigeon avec qui jouer ! Cinq chevaux, et deux taureaux, dont un qui a été élevé dans l'arrière-cuisine de la maison (what ?!), il parait que celui-ci est mignon, mais bon entre nous, vu la tête du taureau aujourd'hui je n'irai pas lui dire bonjour dans le creux de l'oreille ! Et bizarrement aucune vache, toutes vendue lorsqu'ils ont repris la ferme ; c'est à ce demander pourquoi ils ont souhaité conserver les deux bulls !



Mon logement est une caravane, première expérience dans une caravane pour ma part. Il y a tout à bord : réfrigérateur, four, plaques électriques, grille-pain, micro-onde, clim, eau courante, lit (encore heureux !), banquette, table, bouilloire, etc. Tout le nécessaire, voire plus, c'est très bien, mais bon c'est une caravane quoi, je ne partirais pas en vacances avec... ^^ 



Cette fois-ci, les tâches effectuées au sein de la ferme sont plus variées que précédemment, il s'agit de nourrir les 3 cochons, les 15 poules, les 3 dindons, et les 15 canards tous les matins et soirs. Puis au programme avec Dan, nous traitons les moutons contre les vers, transformons un hangar en salle de sport et de musique (Emilie donne des cours de yoga une fois par semaine, Dan est guitariste et batteur), ponçons et peinions, concevons une serre, jardinons, et ramassons les pierres dans les champs afin d'éviter d’abîmer la débroussailleuse. Cinq heures de travail par jour, c'est bien, pas besoin de plus ! (hey, mais je pourrais devenir président de la République dans 10 ans avec ce slogan !).


Et ce ne sont pas leurs jumeaux Oliver et Nathanael qui viendront nous aider. A 13 mois, ils donnent suffisamment d'occupation aux parents dans la journée ! manger, dormir, manger, crier, dormir, pleurer, re-manger... La vie est vraiment dure :-)
Emilie est américano-australienne, née à Washington DC, mais a vécu en Equateur, et pendant quelques temps à côté d'Annecy. Elle parle donc le français couramment, et souhaiterait l'entretenir avec moi, mais nous ne parlons qu'anglais (faut pas pousser mémé dans les orties, j'ai pas fait 15000 km pour parler français ; et puis c'est plus sympa pour Dan qui ne parle pas le français ! Lui est gallois émigré en Australie à l'âge de 8 ans).
J'ai entendu dire que ce soir vous aurez les résultats du non-événement tant attendu par les français ? Hum, après réflexion, je préfère rester dans mon lit bien au chaud plutôt que de m'y intéresser. En plus je n'ai pas pu voter, alors comme ça... Profitez-en bien !