Aujourd’hui, nous sommes
dimanche : cela faisait presque 1 mois et demi que je n’avais pas eu un
jour sans avoir à travailler. Du coup, j’en profite pour écrire un petit
quelque chose sur le blog ! Lundi dernier j’ai quitté la ferme « Lazy
River » de Michelle après y avoir séjourné 45 jours quasiment
non-stop ! J’y ai passé un bon moment, et j’ai eu une la chance d’être
contacté par une ferme du coin me demandant de les aider jusqu’à ce que je
parte dans le Queensland. Cette nouvelle ferme est très très différentes,
vraiment énorme, car… 9500 moutons et agneaux ! Il y a beaucoup de
travail, c’est intéressant mais c’est un autre rythme qu’auparavant : il faut
être efficace et rapide à la fois. On me demande quatre heures de travail par
jour, cinq jours par semaine, mais ça s’est transformé dès le premier jour en
6-7 heures de travail par jour (ainsi que samedi !). Du coup je suis carrément
naze !
Il faut dire que ce fut une
semaine chargée pour la famille aussi : C’est la période où on tague les
agneaux de cette année, nés entre mai et juillet… et d’autres choses un peu
ragoutantes que je ne préfère pas étaler ici.
A côté de la maison il y a deux jeunes
agneaux, jumeaux, dont la mère est morte, dont on prend soin trois fois par
jour. Ils sont vraiment adorables, ils nous prennent pour leur mère, en nous suivant
un peu partout, comme des petits toutous ! On leur donne le biberon et quelques
protéines dont ils ont besoin pour être en bonne santé.
Nous nourrissons les troupeaux
trois fois par semaine, et ça nous prend environ trois heures à chaque fois.
Cette année est rude pour les éleveurs de la région, car il n’y a pas, ou peu,
de pluie (les nuages sont apparemment restés en France !), et donc peu
d’herbe à manger pour le bétail. Nous sommes à mi-juillet, et je n’ai pas
vraiment assisté à un réel hiver, alors que nous sommes censés être au beau milieu
d’un mois humide ; nous avons le mois le plus sec depuis 118 ans. Seules
les températures rappellent la saison : entre -2 et 5°C la nuit, et entre
13 à 20°C la journée. Par contre, la côte Est (Sydney, Melbourne, etc.) est
bien servie en pluie cette année, mais c’est à 3000 ou 4000 kilomètres d’ici,
rien à voir.
Actuellement, ce sont les
vacances d’hiver des enfants, ils ont 3, 9, et 11 ans, et ont déjà leur moto
50cc et leur quad pour se rendre d’un point à un autre le plus rapidement
possible. Ils nous aident à déplacer les troupeaux d’un paddock à un autre en
fonction des besoins. Les chiens nous aident bien aussi, à part le plus vieux
qui a la fâcheuse tendance à mordiller les moutons, par conséquent nous le
laissons dans le ute attaché, et il
aide à sa manière, en aboyant. Le ute,
c’est l’utilitaire australien : souvent en mode 4WD (4x4), c’est un genre de pick-up
mais légèrement plus petit et plus bas (le pick-up
est américain, le ute est
australien). Le plus âgé des enfants nous ramènent lapins (pour nourrir les
chiens) et perroquets (pour attirer les renards dans les pièges) avec sa
carabine à air comprimé. Il est vraiment doué : l’autre soir, en 15
minutes il a rapporté quatre lapins sans en manquer un seul ! Il a un bel
avenir ce gosse ! Vu que ce sont les derniers jours avant la rentrée
scolaire, j’ai préparé ce week-end un hachis Parmentier et des crêpes, les
enfants ont adorés, héhéhé… tu m’étonnes !
Les races ovines que l’on trouve
principalement en Australie sont les Mérinos et Suffloks ; les éleveurs
d’ici commencent à importer les Ile de France, reconnus pour leur bonne qualité
de viande et qualité maternelle. Dans la ferme dans laquelle je me trouve, ils en
ont déjà environ 80 « purs », et comptent bien agrandir leurs
troupeaux au fil des années futures. Avec 80 têtes aujourd’hui, ils sont les
seconds plus grands éleveurs d’Ile de France de la région ! C’est dire si
cette race n’est pas encore beaucoup présente en Australie ! Mais les
agriculteurs m’ont confié que c’était leur avenir à long terme s’ils voulaient
rester sur le marché. Ils n’en auraient pas encore en Nouvelle-Zélande mais
peut-être que cela viendra à l’avenir. A ce jour c’est grâce aux Mérinos que le
éleveurs néo-zélandais concurrencent aisément les éleveurs européens sur notre
marché : viande de moins bonne qualité certes, mais radicalement moins chère
que la viande européenne, malgré son transport. Et malheureusement, je pense
que le consommateur européen se moque de plus en plus de la qualité et ne
regarde plus que le tarif ! C’est triste à dire, et d’autant plus
inquiétant pour l’avenir des éleveurs européens et français !
Au programme de la semaine
prochaine, je reste 3 jours à Perth, où j’irai voir le nouveau Batman au cinéma
(oui, je m’offre une soirée ciné… environ l’équivalent de minimum 15€ la
place, ce n’est pas donné !!!), petit dej’ avec les anciens
collègues, restau avec Jean-Gab et Kerry,
et éventuellement une partie de tennis. Et enfin je décolle pour Brisbane lundi
soir. Tout est rentré dans les cases de la planif du week-end ! Même si j’aime
beaucoup la ferme du moment, j’ai hâte d’aller dans le Queensland !
PS : J’ai dépassé les 88 jours nécessaires à la
demande de second Visa, à la fin de mon séjour ici, j’envoie ma demande au
service d’immigration ! Piece of
cake...!