samedi 4 août 2012

Into the wild

Coucher de soleil sur la côte du Queensland, à mi-chemin entre Brisbane et Bundaberg

Nous sommes dans la chambre des gars (ou devrais-je dire le garage dans lequel se trouve un foutoir monstrueux) où j’aperçois des semblants de lits superposés, puis une seconde paire à côté. On me présente aux autres Helpers de la ferme, très bien, allez bonne nuit les gars ! Mon cerveau est en grève (on ne se moque pas ;p ).
Le lendemain, je ne me lève pas pour aller travailler, ils m’ont dit de rester au lit si je voulais, cool ! Il y a un français Corentin et un coréen Chris dans la chambre. Nous discutons pas mal. Le français quitte la ferme jeudi, après deux mois passés ici. Le coréen en est à son troisième mois, et s’en va dans une dizaine de jour pour Brisbane. Ils sont vraiment sympas, malgré les lacunes de Chris en anglais, nous nous débrouillons comme toujours, et tout roule !
Corentin m’avertit cependant rapidement, que les "aideurs" ne sont pas tous considérés de la même manière ici, et que je m’en apercevrai vite. Et effectivement, Chris est vraiment traité différemment. A partir de cet instant je commence vraiment à avoir de gros à priori, J’ai même « la haine » en écrivant cette partie du message. Donc oui, Chris n’est visiblement pas respecté, du tout. La famille des fermiers se moquent de lui, devant ou derrière son dos. Il se fait engueuler pour rien en quasi-permanence. Tout le monde lui parle sur un ton infernal et avec des mots dégradants, y compris la petite-fille de 4 ans, qui fait comme sa mère, sa grand-mère et son grand-père, que de « bons » exemples pour cet enfant, ma parole !! Ca devient rapidement écœurant pour ma part. A la fin de mon premier jour, je pense déjà à partir, mais sans être certain, car je n’ai pas de plan de secours. Je m’entends bien avec le français, mais il part le lendemain, c’est dommage. Chris est vraiment gentil. Ce gars-là fait de son mieux pour aider les fermiers, que ce soit dehors pour les légumes (courgettes et tomates), ou dans la maison pour le ménage, les repas, la plonge et le rangement. A la fin du deuxième jour, je suis à peu près certain de partir : J’en ai discuté avec So Yung la coréenne, qui elle est arrivée deux jours avant moi. Elle m’explique ne plus pouvoir supporter la situation. Nous ne sommes donc pas fous : les membres de cette famille sont des tarés. Je comprends mieux pourquoi aucun commentaire de Helpers ne figure sous l’annonce du site internet HelpX qui nous a mis en relation. Mais ne t’inquiètes pas, ils vont avoir une belle surprise dans quelques jours, je ne vais pas les râter.
Vendredi, je suis toujours dans la ferme, je m’entends plutôt bien avec eux, bizarrement. Mais je sens la pression, un pas de travers nous est interdit, au risque de nous prendre une engueulade. Ne serait-ce que ranger une casserole dans le mauvais tiroir t’attire les foudres de la maîtresse de maison. Lever à 5:50 ce jour (avec le décalage horaire que je subis encore, c’est atroce), à 6:30 je suis dans le tracteur pour aider les ramasseurs des légumes, ça se passe plutôt bien. Puis à 9:30 on commence à arracher les pieds des courgettes ramassées précédemment. Le travail est fatal pour le dos, mais je fais de mon mieux pendant deux heures. Chris avance trois plus vite que moi, et deux fois plus vite que le fermier. Il est ultra efficace mais se ruine le dos. Il veut faire de son mieux en espérant remporter une prime de départ (parachute en plomb de $500 pour 2 mois) sachant que c’est peine perdue pour lui. Fin de la matinée, il est 11:30 je m’effondre sur mon lit, c’est l’heure de la sieste, le papy. Je me réveille, je déjeune, et là, on nous appelle : nettoyage !! Toi, le gars dont je ne sais pas le nom, tu vas nettoyer la salle de bain et les chiottes. Heu oui ok, à quelle heure ? Maintenant ! Quoi ?! Je réalise qu’en plus de travailler gratuitement 5 à 6 heures par jour, 6 jours sur 7, ils veulent que l’on fasse toutes les corvées de nettoyage de temps en temps dans un cadre très « amicale et plaisant ». Nous aidons plus tard aussi à préparer les dîners, puis déservons, faisons la vaisselle, et rangeons la vaisselle… normal certes, mais sous leurs regards sans gène. Heu, ça va ? T’as pas l’impression de me regarder faire la vaisselle là ? Tu veux que je t’indique où se trouve ton torchon pour essayer ta vaisselle, peut-être ?!
Nous sommes vendredi soir, So Yung vient me voir : je pars demain. Je lui réponds, bon, tu ne seras pas toute seule, tu m’incites à partir aussi. C’en est fini, je claque la porte, même s’ils sont plutôt corrects avec moi, leur comportement général m'insupporte au plus haut point. J’ai bien envie de dire : Ciao ! N’oubliez pas de regarder les commentaires de HelpX dans quelques jours, je ne vous louperai pas ! Quitte à avoir un commentaire négatif me concernant en retour, ça m’est égal. Je vais laisser mon pauvre camarade coréen tout seul dans cette famille de requin sans âme, mais il n’a plus que 6 jours à effectuer, courage mate !
Le lendemain, samedi matin, j’entends la famille partir à leur église pour la journée, je me lève serein, j’ai très bien dormi ! Je prends le plus gros petit déjeuner possible, il faut bien que je tienne la journée, n’est-ce pas ? Je boucle mes sacs à dos, puis croise la coréenne dans le couloir qui me dit : « je t’emmène jusqu’à la route avec le quad ? ». Et me voici parti sur la route, into the wild, avec mes pieds pour avancer, et mon pouce pour faire de l’auto-stop. Premier objectif : Rejoindre Childers ; distance : 8km ; poids sur le dos : 27kg (dont 2kg de fruits et sandwichs). L’auto-stop n’est pas chose aisée, les voitures me doublent, jusqu’à arriver un kilomètre avant Childers où un fermier s’arrête et me prend : « tu viens de chez David ? »… Stupeur ! le fermier devine d’où je viens ! Du coup je reste vague en lui répondant : « oui oui, je suis resté 1 semaine chez eux, et j’ai trouvé une autre ferme où aller autour de Bundaberg. C’est quoi le nom de votre chien, il est trop mignon ! ». En y repensant, je n’ai pas honte de mon action ; les bad guys ce sont les gens de cette ferme, pas moi. Pas de honte à avoir. Je rédige également un message sur Facebook, ce n’est pas vraiment dans mon habitude, mais j’ai le sentiment que c’est une drôle d’aventure qui mérite d’être partagée.
Deuxième objectif : rejoindre Bundaberg en car. Ce soir je dors dans un backpacker de la ville, après être passé dans trois autres complets « no vacancy » ! J’ai eu peur à un moment donné de devoir dormir sur un banc du parc ! Mais me voici à fêter l’anniversaire d’une des irlandaises du backpacker. Coucher tard (très tard pour l’Australie, il est 2:00), quand je vous disais que le Queensland c’était la fête. Lundi, je prendrai la direction de la nouvelle ferme, et celle-ci sera la bonne pour les 2-3 semaines à venir ! B-N !


Trouvez l'ibis !... Ces chauves-souris atteindraient les 1,20m d'envergure !!

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