Nous sommes mercredi 26, après une nuit sans sommeil, j’arrive
enfin à Sydney,… où j’ai attendu une heure les deux frenchie, qui m’ont finalement surpris en train de m’endormir sur
un fauteuil face au stand de la compagnie Virgin. Ca fait plaisir de revoir des
têtes connues, et parler à nouveau français !! Après un café et un petit
dej’ autour d’une table d’un café afin de donner des nouvelles des uns et des
autres, nous partons rejoindre notre prochain avion pour Uluru, qui se trouve au
milieu du pays, dans l’Etat du Northern Territory. Les sièges sont petits et
serrés, Alex le grand est obligé de s’installer en biais… pas de chance, c’est
vraiment du low-cost. Nous n’avons même pas droit à un verre d’eau sans se voir
demander $3 en échange. Mais nous découvrons par le hublot une terre qui
devient de plus en plus rouge. Aucun patelin à l’horizon. L’avion a pris du
retard, nous espérons que le planning de la journée n’en sera pas affecté ;
nous avons en effet rendez-vous à 13h30 devant le Desert Hotel, et il est 13h !
Mais nous nous apercevons qu’il n’y a pas qu’une seule heure de décalage
horaire avec Sydney, mais une heure et demie… Nous avons donc suffisamment de
temps. Une navette gratuite nous conduit devant l’hôtel où nous avons
rendez-vous avec le tour opérateur Adventure Tour. Nous patientons en nous
rafraichissant à la fontaine d’eau, il fait 32°C à l’ombre et le soleil brûle
la peau. Notre mini bus arrive enfin, avec notre chauffeur qui sera notre guide
pendant 3 jours. Programme rempli en perspective les trois prochains jours.
Nous nous rendons à notre campement, puis direction à Kata Tjuta, composé de
rochers énormes entre lesquels nous pouvons effectuer une randonnée de 2 ou 3
heures. Et c’est parti ! Sauf que les nuages que nous voyons au dessus
nous paraissent de plus en plus menaçants. Trajet aller sans encombres la
randonnée est très sympa, ce n’est pas une simple ballade, les chaussures de
randonnée sont indispensables. Arrivés au point de vue final, il se met à
pleuvoir quelques gouttes… Ces gouttes tombent suffisamment longtemps pour que l’on
se retrouve trempés jusqu’aux os à notre retour au bus. Notre guide nous assure
que c’est assez inhabituel qu’il pleuve ici, nous n’avons pas beaucoup de chance
parait-il.
Bref, nous nous rendons maintenant à 35km de là, pour
attraper de coucher de soleil devant l’emblématique rocher d’Uluru. Nous n’y
croyons pas : en arrivant il a cessé de pleuvoir. Et le ciel se découvre
côté ouest. Nous aurons notre rocher rougi par le coucher du soleil. Les nuages
deviennent orangés, puis rougissent. Le rocher est magnifique. Un arc en ciel surplombe
même le rocher. C’est la première fois que le guide voit cela ; finalement
notre malchance se transforme en une chance unique. Nous avons droit à un apéro
devant le rocher : pétillant australien, accompagné de gâteaux apéro. La
nuit tombe très vite, et les touristes s’en vont. Nous rentrons nous aussi au
campement, les jambes très lourdes, mais avec de belles images dans la tête. Après
le traditionnel BBQ australien (saucisses de chameau, steaks de bœufs, et
pavés de kangourou), je suis le seul du bus à installer mon swag à l’extérieur des tentes. Les
nuages s’en vont petit à petit, et les étoiles apparaissent… les constellations
de l’hémisphère sud jaillissent dans la nuit et m’empêchent de fermer les yeux.
Je ne regrette pas avoir dormi à l’extérieur. Le lendemain matin, à 4h, les
autres personnes me demandent si j’ai passé une bonne nuit… je les fais un peu
regretter d’avoir trop hésité à s’installer dehors. Ah oui, vous avez bien lu :
« 4h » du matin !! Il fait encore nuit noire à cette heure-ci,
si si. Le réveil est difficile, mais nous arrivons à nous organiser. Le bus s’en
va à 5h ; les retardataires ne feront pas partis du convoi, d’où l’intérêt
de se lever rapidement. Nous avalons notre petit déjeuner, mais c’est trop
rapide pour nous ! 5 minutes pour tout avaler, c’est impossible, nous ne
sommes que d’humbles français qui passons notre temps à table ! Bref, nous
sacrifions le chocolat chaud, pour un café instantané. Pas de baguette ni de beurre
demi-sel, nous sommes réduits à avoir des tartines grillées de pain de mie,
avec des céréales et du lait.
Il est 5h, nous sommes tous dans le bus, l’aube n’est pas
encore apparue. Nous partons comme la veille au soir pour Uluru, afin d’admirer
le lever du soleil devant le rocher. Nous arrivons, et voyons que tout le monde
arrive en même temps… peut-être 100 personnes regroupées en plein désert
attendant que soleil apparaisse. Après quelques minutes d’attente, il est enfin
là. Les couleurs sont différentes de celles du coucher de la veille, mais ça vaut
tout de même le détour.
Nous embarquons à nouveau dans le bus, on ne traine pas. Le
timing est serré. Nous avons la possibilité d’effectuer une randonnée de 2h30
autour du rocher. Nous avons aussi une alternative qui nous est proposée :
escalader le rocher. Mais personne dans notre mini-bus ne le souhaite, car nous
sommes tous convaincus par les 4 arguments de notre guide :
- L’escalade est trop dangereuse : il y a déjà eu 36
morts dans le cadre de l’ascension. Les touristes sont avertis, mais parfois
trop optimistes. Beaucoup de crises cardiaques, d’étourdissements ou de
glissades. Le rocher fait près de 350 mètres de hauteur. Une seule corde est
présente, à la fois pour les personnes effectuant l’ascension, et la fois pour
les personnes redescendant. C’est un peu fou.
- Le site appartient aux aborigènes, et ce lieu est sacré
pour eux. Selon eux il ne faut pas effectuer cette ascension.
- En haut du rocher, il n’y a pas de WC : très embêtant
sachant que l’on boit beaucoup d’eau au cours de l’ascension, en raison de la chaleur
intense. Et l’urine pollue le site, souille les eaux et abime la roche. Rien
que l’ascension elle-même abime la roche, en raison de sa fragilité.
- Et enfin, si nous venons sur ce site, c’est avant tout
pour voir ce rocher. Si nous le grimpons, nous ne le verrons plus. Par conséquent
la raison qui vous a fait venir n’est plus justifiée.
Quoi qu’il en soit, l’ascension est fermée ce jour, en
raison d’une météo peu optimiste. Le soleil est pourtant de mise, et le vent
est absent.
Nous rencontrons Wally, un aborigène « guide » assez
incroyable : il nous dit qu’il n’y a pas d’école ici. L’éducation se transmet
de grand-père en petit fils, et de grand-mère en petite fille. Les lieux sacrés
ne sont pas expliqués au cours des visites pour des raisons religieuses, elles
resterons dans les esprits des aborigènes.
Il n’est que 11h, et avons l’impression qu’il est déjà 16h. Nous
avons avons effectué tellement de choses ce jour que nous n’en croyons pas nos
yeux en regardant nos montres, la journée est plus longue quand on se lève tôt !
(spéciale dédicace à la TMA).
Retour au campement pour le déjeuner : BBQ et buritos,
repas à la mexicaine.
Nous avons maintenant 4h30 de route en direction de Kings
Canyon. La route est longue, Alex et Charly cherchent désespérément un
kangourou à l’horizon, mais ce n’est pas facile d’en apercevoir un, alors que
le bus s’enfonce dans le bush et que le sommeil se fait ressentir. Je n’arrive
pas à dormir, trop excité par cette excursion sans doute. Et c’est ainsi que la
journée se termine petit à petit jusqu’au camp suivant.